Aichi fait partie de ces adresses qu’on se refile en douce, discrètement et uniquement aux gens de confiance. J’ai d’ailleurs longtemps hésité avant de vous dévoiler la face cachée de ce restaurant japonais, qui révèle des secrets étonnants pour qui sait l’appréhender.
Pour le néophyte, Aichi est un restaurant japonais à Bourse, tout simple, assez moche, il faut bien l’avouer, où l’on déguste toutefois d’excellents sushis, des compositions classiques de très belle facture. Je vous en avais déjà parlé ici.
Si vous devenez habitué du resto, que vous venez le soir, que la patronne japonaise (qui a un caractère bien trempé) vous a dans l’œil et qu’elle est de bonne humeur… Si et seulement si ces facteurs sont réunis (ça fait beaucoup mais ça ajoute un peu de suspense à notre aventure), elle pourra vous préparer des merveilles, hors carte. Dans ce cas, il faut lui demander des préparations à sa convenance. Non, pas la vôtre : vous êtes dans son resto, c’est elle qui décide. Laissez-vous guider par ses mains magiques qui prépareront des makis particulièrement originaux, dont un à l’asperge façon tempura.
Les sushis sont tout aussi étonnants, qu’ils soient à l’aubergine confite ou aux poissons dont la chef ne connaît pas la traduction en français. Chaque bouchée vous envoie au 7e ciel.
Si la chef sushi est de très bonne humeur, elle vous concoctera un cuirassé œufs de poisson volant-jaune d’œuf ou un cuirassé kiwi-bar. Épatant.
Mais ces merveilles se méritent : n’allez pas quémander le menu magique sans quelque préparation. Vous pouvez l’espérer uniquement
– le soir car il n’y a pas grand monde (à midi ça grouille de business people),
– si la patronne est bien lunée,
– si vous êtes déjà venu au moins une fois
Si vous cochez toutes les cases, attachez vos ceintures. Le voyage est intense. Mon seul regret, c’est la déco, si ce n’est inexistante, du moins sans âme. Mais c’est aussi ce qui fait le charme du resto : la chef sushi se concentre sur l’essentiel.
Bon à savoir : prix du menu magique variable selon les produits du jour, la quantité et la complexité des compositions La dégustation s’arrête quand vous n’avez plus faim. En gros, comptez 50 à 100 euros. Au déjeuner, très bons menus à 13-19 euros.
Edit du 11 septembre 2013 : Aichi a déménagé à 800 mètres de son adresse d’origine. La chef est toujours là avec ses makis et sushis magiques
Aichi
86 rue de Richelieu, 75002 Paris
7 rue de la Michodière, 75002 Paris
01.42.96.93.52
Métro Quatre Septembre, Bourse ou Richelieu-Drouot
Bons restaurants dans le quartier : Le Diable Verre (cuisine soignée), Coinstot Vino (bistrot), Clémentine (cuisine du terroir)
Bon bar à sushi : Toritcho (Montparnasse), Sanki (porte de Saint Cloud)
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Commentaires(8 Responses)
Ça fait envie…
Bonsoir Aude,
J’ai voulu tester sur restaurant sur tes bons conseils.
Les sushis sont effectivement très bons, et d’un bon rapport qualité/prix.
Ma copine étant japonaise, et connaissant moi-même pas mal les nippons, je tiens à te dire que la patronne N’EST PAS japonaise, ce qui pour mon amie est difficile à avaler quand je lui promet un vrai resto japonais, ce qui implique, dans leur culture, que la cuisine soit faite par des japonais.
Ceci dit, la patronne est très sympa.
Mais malheureusement je n’y retournerai probablement pas, car arrivé au dessert j’ai eu le malheur de commander ma glace préférée matcha (thé vert) accompagnée de haricots rouges. Ma copine me dit d’emblée: « je pense que les haricots ne sont pas bons à manger ». Je lui répond que je suis résistant…
La suite: il m’a fallu 72H pour m’en remettre…une gastro comme rarement j’en ai eu.
Alors bilan: chef pas japonaise (fort accent chinois, c’est plutôt évident qu’elle ne l’est pas) et des haricots rouges moisis…même si je maintiens que les sushis étaient très bons, je ne renouvellerai probablement pas l’expérience
J’y suis retourné ce midi. Les sushi sont toujours excellents !
Comme précédemment, j’ai dit à la patronne combien je souhaitais payer (en l’occurrence, 40 euros) et je l’ai laissée faire. Superbe, en particulier une association thon et piment.
@Julien : La chef est originaire de Nagoya. Elle va une ou 2 fois par an au japon voir sa famille. Elle a toujours employé des japonais et à l’époque du cecj était classée dans les vrais japonais. ( alors qu’à l’époque elle avait un chef sushi qui lui n’était pas japonais )
@toji : ayant imprimé la fameuse liste du CECJ 2, je peux t’affirmer que Aichi n’est pas sur la liste. Scan sur demande si tu ne me crois pas.
J’ai enfin testé ce soir et je n’ai pas été déçu de l’adresse. La chef est vraiment gentille, elle adore discuter avec les amateurs de la cuisine Nippone mais on ressent une certaine lassitude dans sa préparation. Dommage car sa carte est vraiment étonnante et varié. J’y retournerai !
@drv : vérifie que le restaurant n’était pas sous le nom Aï tout court. Je confonds peut-être avec le magazine Wasabi…mais pour moi Aïchi était bien sur le site rose du cecj à l’époque 😉
La patronne est bien japonaise. Ou alors c’est une chinoise bilingue.
Le changement d’adresse a fait du bien à l’enseigne, dommage qu’il n’y ai pas plus de monde pour déguster ses produits remarquables.
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